Entrevue avec Lauranne Schied, fondatrice de la société de promotion immobilière écologique, LRSE.

Nous sommes allés à la rencontre de Lauranne Schied, la fondatrice de LRSE, une société de promotion immobilière écologique.

L’entrepreneuse répond aux questions du magazine My good place, et nous raconte sa vision du monde et de l’immobilier de demain.

Qui êtes-vous et pouvez-vous nous raconter le parcours qui vous a mené à la création de LRSE ? 

Je suis Lauranne Schied.  À la base, j’ai étudié le droit et les sciences politiques. J’ai un Master 2 en Ingénierie des Politiques Publiques. Mais mon intérêt pour le secteur du bâtiment était déjà là au moment de mes études, puisque mes mémoires ont porté respectivement sur la Gestion et la valorisation du patrimoine immobilier de l’Etat et sur l’Avenir du logement social. J’ai ensuite travaillé 8 ans à la Compagnie de Phalsbourg, dans l’hôtellerie.
Et c’est le confinement qui a été le déclic : je voulais faire enfin de la promotion immobilière à ma manière.

Pouvez-vous nous expliquer le principe d’un promoteur immobilier écologique et nous présenter votre société LRSE ?  

LSRE se positionne comme le leader de la promotion immobilière écologique depuis septembre 2020. Elle produit des projets résidentiels et hôteliers en France et dans le monde entier. L’écologie est au cœur de notre démarche car nous favorisons des circuits courts en travaillant avec des matériaux locaux et biosourcés et des entreprises locales. Par ailleurs, nous inversons le process habituel : les données de la parcelle sont d’abord confiées aux bureaux d’étude qui établissent les prérequis pour que le projet soit écologique. Ces prérequis sont alors transmis aux architectes. Autrement dit, l’écologique précède l’esthétique. Parmi nos priorités figurent également le réemploi des déchets de chantier et la régénération des sols alors que le secteur du bâtiment participe plutôt à son artificialisation.
LSRE intervient aussi en tant que consultant pour aider les projets dans leur orientation éco-responsable.

Dans une interview pour “Club patrimoine”, vous dites la phrase suivante : “j’ai la conviction que l’immobilier peut avoir un impact positif et qu’il peut même participer à régénérer la planète.”

Pouvez-vous nous en dire plus ? 

Je pense que l’immobilier, s’il n’est plus une conquête des territoires aussi inhumaine qu’écocide,  peut devenir un des acteurs phares de la résilience. Non seulement, il peut arrêter de détruire le vivant mais il peut participer à sa régénération. Concrètement, dans certains de nos projets, nous nous servirons de la surface libre pour aménager des jardins pharmaceutiques partagés, bénéfiques pour la terre et pour les habitants.
 
Que pensez-vous du bois comme matière de construction ? Est-ce un bon réflexe d’utiliser cette matière dans le cadre d’un projet écologique ?
Entre pénurie, déforestation et importation massive de l’étranger, le bois est loin d’être la solution écologique miracle ! Le bon sens nous invite plutôt à nous tourner vers les matériaux locaux, ceux que nous trouvons à portée de main : le granit en Bretagne, le pisé dans le centre, la roche dans la région parisienne ou encore la brique dans le nord…
Nous évitons ainsi tout monopole, destructeur sur le long terme, et tout acheminement très gourmand en carbone tout en revalorisant les entreprises locales.
 

Aujourd’hui, quelles sont les forces de LRSE sur le marché de la promotion immobilière ? 

Notre plus grande force est de porter une vision solide, claire, réaliste et ancrée dans le bon sens. Les secteurs de la mode, de la santé, de l’alimentation sont tous passés par des remises en question profondes, il est grand temps que le secteur du bâtiment opère la même révolution et nous sommes fiers de compter parmi ceux qui font entendre leur voix.

Existe-t-il une différence financière notable, à faire appel à un promoteur immobilier écologique, en comparaison à un promoteur immobilier classique ? 

Non car nous proposons des solutions modulaires qui permettent de réduire les coûts tout en divisant les délais par deux et en réduisant les nuisances des riverains.
 
Lauranne Schied

Vous parlez souvent d’avoir “une vision holistique” dans votre métier, et de prendre en compte tant le rationnel, que l’irrationnel. Pouvez-vous nous expliquer ce que vous voulez dire par là?

L’idée est d’adopter une vision plus large que la vision traditionnelle de l’immobilier en écoutant notamment ceux qui vont utiliser le lieu et le faire vivre, en prenant donc en compte l’ambiance générale du quartier où l’on s’implante, le ressenti des habitants, les intentions de ces derniers mais aussi les intentions des élus.
Sur la conception du projet, concrètement, c’est prendre en compte l’énergie d’un lieu, tenir compte de de son histoire et travailler, par exemple, avec des outils différents comme la géométrie sacrée.
 

Quelle est la tendance de ce marché aujourd’hui ? Ressentez-vous une demande particulièrement grandissante d’une consommation plus écologique des habitants ? 

Je ressens le souhait toujours plus grandissant d’habiter dans un habitat plus sain. Autrement dit, les habitants veulent la garantie absolue de la sécurité du bâtiment, de la non-nocivité des peintures et des revêtements et du respect absolu des critères de sécurité en matière de santé.  J’entends aussi le désir d’être plus connectés avec la nature à travers des espaces paysagers (jardins, jardins partagés, potager et permaculture)
 

LRSE, a-t-elle actuellement des projets en cours en France ou ailleurs ? 

Nous avons plusieurs projets en réponse à des appels à projets dans le cadre de groupements de promotion pour des quartiers bioclimatiques. En France, ce sont essentiellement des projets de logement, notamment sur la face atlantique. Hors de France, il s’agit surtout de projets d’hôtellerie via LSRE mais porté également par une nouvelle entité que nous annoncerons à la fin de l’année.

Quelle direction souhaitez-vous faire prendre à LRSE dans les années à venir ? 

L’idée est de travailler de plus en plus dans le cadre de groupements établis et d’aller répondre à des problématiques sur des territoires et des programmes où il est encore difficile de le faire comme pour le logement social. Nous souhaitons aussi accélérer le développement hôtelier.

Où peut-on vous retrouver sur internet ou ailleurs pour faire appel à vos services ? 

Vous pouvez nous retrouver sur LinkedIn et Instagram et nous contacter à travers nos réseaux sociaux ou notre site.

Si vous être un professionnel de l’habitat, une marque, un créateur ou un entrepreneur avec une vision éco-responsable et que vous souhaitez faire une demande d’interview ou d’article sur notre média, contactez-nous via ce lien.